« Pour nous, poètes performeurs, l'objet-livre n'est jamais synonyme de la naissance de notre poésie mais est la synthèse joyeuse de plusieurs mois de partage et d'évolution de nos textes sur scène. Cependant, chacune de ces expériences avec le public nous éloigne de notre table d'écriture et d'une rencontre avec la solitude créatrice.
Nous devons apprivoiser les contraintes de ce funambulisme poétique. »
Brûler Brûler Brûler, L'Iconoclaste, coll. L'Iconopop, 2020
« J’écris, debout, entourée de cracheuses de feu, de contorsionnistes et de lanceuses de couteaux. Ma matière poétique pulse dans chaque corps qui lutte pour ne pas perdre souplesse et superbe, dans l’effilochure du costume qui renseigne sur la paye, dans la sueur, les blessures et les solitudes démaquillées à la lumière du jour. J’écris comme les numéros qui se succèdent, dans le rythme et l’urgence. J’écris pour les vivants, dans une langue qui s’adresse aux derniers rangs. J’écris pour la métamorphose des coulisses et des abords des chapiteaux. Mes personnages cherchent moins à être aimés que respectés. Ils m’offrent un peu de leur révolte et de leur fierté. »


Venus Poetica, l’Arbre à Paroles, coll. IF, 2020
Lit superposés. Tu rêves d'une chambre rien qu'à toi.
Ta soeur te demande ce que tu fabriques là-haut ?
Pourquoi ton lit grince comme ça ?
Tu retires ta main de ta culotte.
Tu as honte. Tu lances : Rien !
Je fais du rock'n'roll
Tenir, Maelström Reévolution, bookleg, 2019
Nomme-toi ! Appelle-toi afroféministe, afrodescendante, afropéenne, afropunk, queer, artiviste... Avec ou sans majuscule, nomme-toi ! Pas dans une case, pas comme une cage mais pour la rage. Rage d’exister. Sortir de l’ombre. Se redresser. Te rendre, les rendre, nous rendre visibles. Sois fière de ton parcours, de ta couleur, de tes origines ! Parle de là où tu es, de qui tu es, de qui tu aspires à être. Sois fière de tout, de tes questionnements, de tes ambivalences, de tes ressacs et de tes erreurs ! Ne t’excuse de rien !


On ne s’excuse de rien!, Maelström Reévolution, 2019
On ne s’excuse de rien ! C’est le conseil que je donne le plus souvent aux participantes des ateliers de L-SLAM. Ce conseil porte en lui le sel du projet... Ne s’excuser ni de sa main tremblante, ni de ses bafouillements. Sur scène, être fière de tout. De son écriture, de sa voix, de son poids, de son âge, de la couleur de sa peau et de son parcours. Sur scène, assumer chaque mot, assumer chaque geste, chaque émotion, chaque proposition. Être là ! » écrit Lisette Lombé, poétesse et slameuse, citoyenne d’honneur de la Ville de Liège, à l’initiative de ce projet 100% féminin, mêlant textes d’artistes slameuses et textes issus des ateliers.
Black Words, L'Arbre à Paroles, coll. IF, 2018

Qu'elle me revienne
Même nue, même rampante
La serrer tout contre moi
Même dans un sac, même dans une boîte
Qu'elle sache qu'elle avait raison
Pour l'inépuisable beauté du monde
Pour l'humanité qui ne renonce en personne
Pour l'amour, pour la révolte
Pour la magie et pour l'exil
La serrer tout contre moi
Même dans un sac, même dans une boîte
Et lui demander, lui murmurer, lui chuchoter
Pardon
